· i would've broke my heart in two tryin' to save a part of you. w/@tj howard
le froid qui glace ton corps. un verre de vin chaud entre tes doigts. tu souffles, approches ton visage pour espérer que la chaleur du breuvage vienne fouetter tes joues. assise à l'écart du monde. les yeux rivés sur la foule. tu te sens seule, monroe. rien d’inhabituel, après tout. mais le coeur n'y est pas. la nuit est déjà tombée. et tu espères un signe de la part de tes parents pour aller retrouver la douceur du ranch que tu loues depuis ton retour. un feu de cheminée, un livre à dévorer, le silence. il ne t'en faut pas plus. peut-être un verre de vin français. et c'est tout. mais à la place, tu es ici. à te demander sérieusement ce qu'il t'a pris de revenir. tu regrettes ton choix. tu regrettes ton retour. parce que tu n'as plus ta place à bloominburg, monroe. parce que tu n'es plus la bienvenue ici, après sept ans d'absence. terres natales. cette ville restera à jamais la tienne, c'est vrai. dans ton coeur, dans tes tripes. mais tu t'étais promis de ne plus jamais y revenir. promesse silencieuse. promesse pour ne pas affronter cette réalité qui fait bien trop mal. même sept ans après.  

un soupir s'échappe d'entre tes lippes. gobelet vide, tu te diriges jusqu'au stand de vin chaud pour te ravitailler. si tu dois rester ici, autant faire en sorte de tenir le coup. l'alcool pour seul remède. l'alcool pour t'aider. tu creuses la distance. quelques pas avant de finalement arriver à destination. bordel. ton coeur flanche, manque un battement. à côté de toi, tj. et ça, tu ne l'avais pas vu venir. si, tu l'avais vu. tu l'as croisé à de nombreuses reprises pendant la journée. et comme une gamine, tu t'es planquée. pour ne pas arriver à ce moment. pour ne pas être aussi proche de lui alors qu'en réalité, un fossé vous sépare. tellement d'années. tellement de choses à dire. tu voudrais tout savoir, monroe. tu voudrais pouvoir l'étreindre, l'embrasser. comme si rien n'avait changé. comme s'il ne t'avait jamais quitté. les non-dits. la relation qui s'est éteinte sans que tu ne saches pourquoi. ton roi, ton tout. et il est là, juste devant toi. alors, le sang te monte sûrement aux joues. les mots te manquent. et ton coeur frappe ta cage thoracique. tu n'as pas envie d'te casser d'ici ? il y aurait eu tellement d'autres choses à dire. ou peut-être même, à ne pas dire. et pourtant, c'est ainsi que tu brises sept années de silence.

· i would've broke my heart in two tryin' to save a part of you. @monroe conley
tes premiers compagnons de la nuit t'ont quitté et d'un pas penaud, t'as repris ton errance. à osciller dans les allées, passant de stand en stand, tu t'en fouterais presque le tournis. une part de toi - la moins fun, la plus traumatisée - te susurre de te rentrer mais tu l'écoutes pas. c'est une nouvelle ça. étrangement tu trouves à ces festivités contre-productives l'apaisement qu'il te faut en cette glaciale soirée de décembre. ça ne durera qu'un soir. le temps de quelques heures. d'un instant même peut-être. mais c'est là, bien là. ta promenade t'amène sur des pas familiers. ceux de l'oubli tant désiré. parce que cette fête elle te rappelle que trop bien cette chevelure empruntée à l'obscurité de la nuit et ces yeux marronés dans lesquels tu t'es tant perdu. combien de fois, main dans la main, avez-vous traversé ces allées ? elle t'implorant de remporter la peluche. et toi, pauvre minaude, t'obéissais. nostalgie aux tripes. elle reste ton plus beau souvenir. la belle de tes premières expériences. l'amour de ta vie. fut un temps. à mettre au passé. rangé. classifié. penses-tu. t'es trop accro pour ça. elle te hantera jusqu'à mort s'en suive. entre regret et frustration tu t'avances vers ce stand et va pour quémander la potion magique de tes nuits. puis, sa voix résonne à tes oreilles. deux secondes passent, tu penses à un mirage. doux mirage. tu tournes la tête, baisse le regard et tout y est. ces cheveux de jais, ce regard de braise. trois autres secondes s'écoulent avant que ta voix te revienne. prin... ça t'échappe comme un cri d'amour prisonnier. t'inspires furieusement. bordel reprends-toi howard. reprends-toi. monroe. qu'est-ce qu'tu fous là ? t'entends plus grand que cette putain de ville. plus grand que ce pays même. t'aimais à te l'imaginer le plus loin possible de ton coeur. à avoir brisé le sien, elle s'est emparée du tien et s'est enfui avec. non pas que tu lui en veuilles. c'est toi l'connard qu'a tout détruit. elle s'est vengée, à sa façon, sans le savoir. tu te sens con à cet instant. con de l'avoir laissé partir, con de ressentir un brin de bonheur à la retrouver. t'as toujours pas compris ta leçon ? t'auras beau l'aimer, la désirer, elle n'est pas pour toi. ne sera jamais tienne autrement que dans tes plus fous rêves. grandis howard. grandis et oublie la. sept ans que le pansement est arraché, il est temps de laisser la blessure cicatriser.

· i would've broke my heart in two tryin' to save a part of you. w/@tj howard
les souvenirs sont là. à tous les coins de rues. ici même. toujours encrés en toi. comme si c'était hier. comme si sept années ne s'étaient pas écoulées. dans tes rêves les plus fous. dans tes sentiments les plus profonds. tu voudrais que ce soit le cas. tu voudrais pouvoir te pavaner à son bras. déambuler dans les allées, vos doigts liés. parce qu'au fond, rien n'a changé. les sentiments, les sensations. les mêmes qu'il y a sept ans. les mêmes que lorsque vous vous êtes rencontrés. tj, il te hante. il est toujours là, dans un coin de ta tête. dans un coin de ton coeur. âme-soeur perdue. coeur brisé. deux aimants qui s'attirent. parce que le destin en a voulu ainsi. parce que le karma a voulu que tu tombes sur lui. littéralement, ou presque. parce que tu sens tes jambes flanchées quand ton regard glisse sur sa silhouette. quelques secondes de silence. les mots ne viennent pas. la peur au ventre, et le coeur qui se serre un peu plus dans ta cage thoracique. foutu karma, ouais. il joue avec toi, s'amuse et te torture. comme la petite poupée que tu es. comme la gamine que tu redeviens alors qu'il tourne la tête vers toi. c'est bien lui. sept ans. sept putain de longues années sans être aussi proche de lui. mais tellement éloignée à la fois. tu te perds quelques secondes dans ses iris bleues. tu te noies dans son regard. dans ses souvenirs qui font ton quotidien. comme un mirage. cette peur de le croiser qui s'envole en quelques secondes. tu en avais besoin, monroe. c'est viscéral. et tant pis si ton coeur se brise d'avantage. tant pis si tu passeras le restant de ta nuit à hurler et pleurer. tu prends le risque. ce risque de sortir cette phrase. ce risque de briser ce silence. princesse. il allait le dire. tu en es certaine. j'voulais un verre de vin chaud. sourire timide qui étire tes lippes. tu sais qu'il n'est pas là, le fond de sa pensée. qu'est-ce que tu fiches ici, à bloominburg. j'devais rentrer. mais je ne resterai pas, ne t'en fais pas. à quoi tu t'attendais, monroe ? qu'il saute à ton cou ? qu'il oublie ces sept années d'absence ? qu'il efface cette rupture qu'il a lui même provoqué ? ouais, tu as probablement envie de ça. ouais, tu l'as peut-être espéré. sûrement que les nombreux livres que tu as dévoré t'ont poussé à croire au romantisme. cet happy ending, tu ne l'auras jamais. tu dois arrêter, monroe. arrêter de rêver. quelques semaines, peut-être quelques mois. mais je ne serai pas là longtemps. et j'me ferai discrète. pour que tu n'aies pas à supporter ma présence. il te haït, tu t'en es persuadée. c'est pour ça qu'il t'a quitté. pour cette raison qu'il ne t'a plus jamais adressé la parole. du jour au lendemain. comme si cette histoire, votre histoire, n'avait jamais existé.

· i would've broke my heart in two tryin' to save a part of you. @monroe conley
les mots te fuient avant que tu n'aies le temps de les formuler. il y a tant de choses que tu aimerais lui dire. lui demander pardon, dans un premier temps. pardon de l'avoir aimée pour l'abandonner. pardon d'avoir failli à tes promesses de futur à ses côtés. pardon d'avoir mis à néant ces trois enfants que vous aviez imaginé concevoir ensemble. pardon d'avoir fauté. de ne pas avoir été plus fort. de ne pas réussir à passer outre l'horreur de ses origines. la réalité d'un monstre. d'un père. de son père. pardon monroe. pardon princesse. pour tous ces non-dits, ces actes manqués, cette lâcheté qui t'habite encore aujourd'hui. sept ans que tu fais l'autruche. sentiments enfermés à double terre. déjà elle, puis ton père que t'as pas assumé de voir crever, puis tes frères que tu t'évertues tant à repousser. t'es pas fait pour ce monde. pauvre coeur endurcit par la douceur de frêles affections. c'est plus simple de les étouffer, de les taire à jamais. y'aura que toi pour en souffrir dans la finalité. y'aura que toi pour regretter cette vie dépossédée. pourtant. pourtant. tu ne peux pas empêcher tes yeux d'admirer les contours de ses lèvres. indifférents aux paroles qui en sortent, tu te complais dans ton admiration d'une silhouette à maintes fois désirées. tu n'empêches pas non plus ta main d'attraper la sienne quand ses pieds font un pas en arrière. t'agis par instinct. par envie. par désir égoïste. tu veux pas qu'elle parte, pas tout de suite. ne pars pas. que tu lâches d'une respiration soutenue. trois mots pour un unique message. reste moi princesse. ne t'en va pas. ne me quitte pas. j'veux dire. ne pars pas à cause de moi. profite des festivités. émotions de nouveau enfermées. tu jettes la clé par-dessus ton épaule. rideau. c'est fini. t'es un connard, t'en es conscient, tu le sais et tu en joues. mais pas avec elle bordel, pas avec elle. elle mérite pas ça. peut-être a t-elle trouvé meilleure chaussure à son pied. peut-être t'a t-elle totalement oublié. cette simple pensée te fout dans une rage noire. qu'elle refasse sa vie mais qu'elle le fasse loin de tes yeux. mieux encore, qu'elle termine aussi seule et malheureuse que tu ne l'es. pourquoi a t-il fallu qu'elle soit sa fille ? elle a tout gâché. c'est sa faute, pas la tienne. comment pourrais-tu passer outre cette génétique ? écoute. on est assez grands pour se partager la ville. tu t'avances un peu trop. tu supportes à peine l'idée de te tenir à ses côtés sans l'embrasser. pour notre bien commun, limitons simplement nos interactions. tu l'as dit de cette voix qui te ressemble tant. ce don détaché. lointain. indifférent. t'as osé. avec elle. au moins elle gardera ses distances. se pensera indésirable, c'est ce qu'il faut. non ? tu remarques que ta main emprisonne toujours la sienne. bordel, t'as tout fait foirer.

· i would've broke my heart in two tryin' to save a part of you. w/@tj howard
il est ton tout, tj. ton passé. ton présent. et ton futur. parce qu'il n'y a eu que lui. parce qu'il n'y aura jamais plus que lui. les autres n'arrivent pas à sa cheville. les autres, tu ne les regardes même pas. sept ans qu'il te hante. sept années à espérer. te réveiller dans ses draps. comme si tout n'avait été que cauchemar. tu l'espères, monroe. tu pries chaque soir pour un renouveau. tourner la page ? ça t'est impossible. tu t'es fais une raison. tj, il est encré en toi. tj, il est le sang qui coule dans tes veines. tj, il est le myocarde qui te maintient en vie. coeur brisé, impossible à recoller. parce que sans lui, tu n'es plus qu'une âme en peine. et toi, naïve, tu as bien pensé que tout ces sentiments étaient réciproques. son oxygène, sa princesse, sa raison de vivre. il a tout balayé, tj. il a claqué à la porte et n'a plus jamais donné signe de vie. et toi, tu es simplement morte. pourtant, lorsqu'il se saisit de ton poignet ; c'est comme si tu vivais à nouveau. touché électrique. coeur qui s'agite. il suffit d'un rien pour te rendre heureuse. lui. juste lui. comme un ordre. comme une supplication. balayée ensuite par ses mots. trop durs, trop francs. tj met de la distance. couteau qui s'enfonce un peu plus dans ton coeur. s'il savait à quel point il te fait mal. mais tu restes forte, monroe. droite, debout. sa main qui entoure toujours la tienne. doigts emmêlés. tu voudrais jouer avec les siens. tu voudrais creuser la distance, encore un peu plus. pourquoi ? non, tj, il n'y a pas assez de place pour nous deux ici. la peur, l'angoisse. il a peut-être refait sa vie. peut-être père, ou presque marié. un avenir volé par une autre. cette pensée, elle te hante depuis des années. et tu préférerais crever que de le voir de tes propres yeux. qu'il soit heureux, tj. avec ou sans toi. mais si la deuxième option est la meilleure pour lui, tu ne veux pas le constater. limiter nos interactions, hein ? et pourtant, t'es incapable de me lâcher. tu craches presque. comme un défi que tu lui lances. s'il te plait, tj. ne me lâche pas. ne me lâche plus jamais. j'peux pas. je n'veux pas. ça ne veut rien dire. juste quelques mots balancés, comme ça. juste les hurlements de ton coeur, monroe. être aussi proche de lui. être dans la même ville que lui. le deuil, tu n'arrives pas à le faire. une relation brisée depuis tellement d'années. et pourtant, tu t'accroches encore. tes doigts toujours liés aux siens. il prendra la décision qu'il voudra, tj. j'peux pas être ici si tu n'es pas avec moi. rien de plus à ajouter. rien de moins à dire. la vérité. celle qui fait mal. celle qui ne devrait pas être dite. des explications, tu n'en as jamais eu. tes adieux, tu n'as jamais pu lui faire. tu t'es réveillée, un matin, et c'est comme si rien n'avait existé. comme si tu t'étais inventée cette vie, cet amour. comme si tu étais devenue folle, monroe. et dieu sait que tu l'es. folle d'amour pour lui.

· i would've broke my heart in two tryin' to save a part of you. @monroe conley
en sa présence, tu te remémores cette époque désormais révolue. ton premier je t'aime - un des seuls, un des rares - lâché dans une allée assombrie par le manque d'éclairage. ta belle sur le dos, la cheville souffrante, tu t'étais déclaré. sans pouvoir l'arrêter. comme prisonniers d'un besoin instinctif, les mots s'échappèrent d'entre tes lèvres.  un instant, tu pensas ton affection perdue entre deux babillages quand tes mots prirent leur sens. je. t'aime. dans le doute, tu te répétais, soucieux de son silence. elle ne dit pas plus mot tandis que ses bras, laissés tombant sur tes épaules, vinrent encercler ton cou. son souffle, provoquant, résonnait contre ta nuque. je t'aime, tj. qu'elle murmura en réponse. tu la devinais rouge de cette innocence juvénile. surprise et attendrie de l'amour qui lui était réservé. ton amour. l'amour d'un gamin jusque là incapable d'aimer, de désirer. sa rencontre avait tout changé. de tes craintes. de tes espoirs. à ses bras, tu t'oubliais ce passé régit par le traumatisme pour t'autoriser de nouvelles contrés verdoyantes. la eve d'un adam jadis démuni. la juliette d'un roméo anciennement mourant. votre histoire commença à l'envers. tu étais né pour cette histoire, votre histoire. du haut de vos seize ans vous vous promettiez la lune comme on promet une glace avant diner. d'une facilité à en faire pâlir d'envie les plus septiques. la rupture fut d'autant plus incomprise, brutale. arrivée de nulle part pour mettre fin à une histoire qui méritait son happy ending. ça aurait été plus simple de la retrouver en colère. blessée dans son orgueil, meurtrie dans les sentiments. tu aurais justifié une ou deux claques, certainement méritées. mais ta princesse se révèle dominante, inspirée par cette classe et cette neutralité naturelles. deux qualités enviées. par toi, l'impulsif au sang chaud. incapable de te contrôler dans les moments comme celui-ci. envahi par le désir de lui sauter dessus et la réalité de séparer vos deux mondes. vos deux corps. vos deux âmes. à sa provocation tu lâches sa main dans un sursaut. tes doigts brulent douloureusement du manque charnel. arrête monroe. tu t'interdis à ses mots. qu'importe la boule au ventre. au diable le pincement au coeur. tu ne craqueras pas. tu te feras force. comme toujours depuis tes putain de six ans. alors repars. qu'importe d'où tu viens, retournes-y. que tu lâches avec l'impassibilité qui te caractérise tant ces sept dernières années. comme figé dans le temps. à cette rupture. pourtant motivée par ta personne mais jamais voulue. détestée dès la seconde où la décision s'implantait dans ton esprit. cruel destin. bordel. qu'est-ce que tu fais ici, monroe ? pourquoi t'es revenue ? la même question qui tourne en boucle. pourquoi revenir après sept ans ? pourquoi rouvrir des blessures jamais refermées ? fou de la savoir près de toi. fou de l'imaginer loin de toi. douce contradiction. douce amertume.

· i would've broke my heart in two tryin' to save a part of you. w/@tj howard
tj sans monroe. monroe sans tj. ce n'était plus envisageable. on vous imaginait déjà parents. la bague aux doigts. heureux dans une grande maison remplie de bambins. tu te souviens de tout ces moments partagés. tu te souviens de votre premier regard échangé. toi, avec cette couronne de fleurs sur la tête. tj, il a ce quelque chose de particulier. ce quelque chose qui ne s'explique pas. meurtri. une âme que tu as voulu sauver. parce qu'en un échange, il est devenu ton tout. ta joie de vivre, ton oxygène. ton héroïne. tu n'avais besoin de rien d'autre, monroe. juste de lui. pour toujours et à jamais. tu aurais pu choisir une vie de misère. une vie éloignée de bloominburg. tu aurais pu tout accepter venant de tj. même la pire des choses. une infidélité passionnelle. un coup balancé sans réflexion. tu lui aurais tout laissé passer. mais pas cet abandon. parce que tu as perdu une partie de ton âme, monroe. parce que tu as perdu une partie de vie, depuis. aujourd'hui, elle n'a plus aucun sens sans lui. depuis sept années, c'est une vie bien triste que tu mènes. mais tu y es. là, devant lui. là, à détailler les traits de son visage. comme si c'était la dernière fois que tu pouvais le voir. des explications, tu en aurais besoin. les demander ? c'est encore au-dessus de tes forces. et ce jour. cet instant où tu as compris. qu'il ne reviendrait pas. qu'il te quittait, vraiment. qu'il t'abandonnait, définitivement. la pique balancée. ses doigts viennent lâcher ta peau. marque indélébile. tu baisses doucement la tête, monroe. alors repars. larmes que tu t'efforces de garder. de ne pas montrer. il est ta faiblesse, tj. un pas en arrière. tu es prête à faire demi-tour. pas à quitter la ville, comme il le souhaiterait. pas maintenant, en tout cas. mais quitter son champ de vision, au moins. l'éviter jusqu'à ce que tu t'en ailles. et pourtant, ses mots te retiennent. en quoi ça peut t'intéresser, tj ? tu lâches, froide. de la colère, tu en as eu. aujourd'hui, tu es simplement vidée. exténuée. de quel droit tu me demandes ça ? comment peux-tu me demander ça alors que tu as décidé, il y a sept ans, de ne plus jamais m'adresser la parole ? de me quitter comme si ... comme si rien n'avait jamais existé. comme si cette histoire n'avait aucun sens. comme si cet amour n'avait qu'un seul chemin. vous fonciez donc à ce point droit dans un mur ? aveuglés par un amour insouciant ? aveuglés par cet amour d'adolescent ? tu n'as jamais compris, monroe. un jour prêts à un avenir prometteur. le lendemain, plus rien. je t'aimais, tj. je t'aimais à en crever. j'aurai été capable de décrocher la lune pour toi. d'aller toucher le soleil, pour toi. le ton s'élève. l'intime s'envole. les sentiments se mettent à nus. les yeux brouillés par ces larmes que tu retiens toujours. pleurer, tu l'as suffisamment fait. tu pensais ne plus en être capable. tu m'as déçu. tu m'as brisé. et pourtant, je n'ai jamais réussi à te détester. les derniers mots dans un murmure. un autre pas en arrière. la fuite. prendre la fuite. et ne plus jamais le revoir. comme tu te l'étais promis.

· i would've broke my heart in two tryin' to save a part of you. @monroe conley
elle devait être le pansement à tes blessures. le sourire à tes larmes. elle le fut, un temps. elle le fut même au quintuple de toutes tes espérances. elle combla tes vides. renfloua les trous de ton âme d'amour et de tendresse. tu ne pensais pas un jour y avoir le droit. toi à qui on avait tout pris. une main sur la bouche avait suffit à acheter tes cris. garçon vulnérable que tu étais. que tu es toujours. paralysé à vie par cette peur qui te prend aux tripes à chaque fois que tes souvenirs s'échappent vers cette douloureuse vérité. tu comptais sur monroe pour apaiser tes muscles tendus. adolescente devenue princesse. tu lui aurais offert le monde si elle en avait fait la demande. décapant mers et océans, soulevant collines et montagnes, massacrant peuples et races pour te réfugier une dernière fois dans ses bras. car elle est tout monroe. ton salut et ta damnation. histoire à jamais écrite au passé. vous étiez un beau couple qu'on dit sur votre passage. amoureux comme au premier jour. tu devais lui demander sa main ce soir-là. la bague en place dans la poche de ta veste. le coeur fébrile d'essuyer un refus. les mains moites de la savoir futur howard. tu as mis de longues minutes à reconnaitre sa jeunesse d'antan, cachée par le poids d'une vie mortifère. c'est ses yeux qui l'ont trahi. aussi noirs que dans tes souvenirs. noircis de la cruauté du diable. engendrés par la perversité de ce jour, ce fameux jour. c'est là que tu la ressentis. après plus de quinze ans. la main. cette main apposée sur ta bouche. filtrant de nouveau les moindres sons, les moindres mots, les moindres horreurs qui pourraient en sortir. le monstre aux yeux noirs. il était là, face à toi. à enlacer la raison de ton bonheur. père d'un ange. elle a jamais su, monroe. ne s'est jamais doutée du monstre qu'est son père. du mal qu'il t'a fait. qu'il vous a fait. car tu l'as pas supporté. et t'as tout fait pour la faire fuir. parce que rien n'a jamais existé. entre nous. t'es un connard. un connard cruellement amoureux de l'impossible. cruellement destiné à la garder éloignée de ton coeur. tu fais abstraction de ses déclarations. péniblement. douloureusement. tu peux pas empêcher cette infime partie de toi de s'en réjouir. de savoir qu'elle t'a aimé. qu'elle pourrait encore. puis le devoir ressurgit. presque trop brutalement pour ton faible coeur. sois sérieuse, c'était pour s'amuser. ça a été cool le temps que ça a duré. la mort te serre les boyaux. les mots t'écorchent la bouche. te brulent la langue. tu te fais du mal, monroe. passe à autre chose. épouses-en un honnête. plutôt crever. fais-lui des gosses. les tiens à toi. ceux de personne d'autre. plus personne ne t'attend ici. sauf toi. désespérément toi. toujours toi. tu crèveras de l'attendre.

· i would've broke my heart in two tryin' to save a part of you. w/@tj howard
tu le sais, monroe. tu sais que cette histoire a existé. c'était important. c'était fort. trop fort, peut-être. bien plus qu'une simple amourette. bien plus que des années perdues à s'aimer. il y avait quelque chose, entre vous. quelque chose qui ne s'expliquait pas. qui ne s'explique toujours pas. dès le premier regard. dès le premier sourire échangé. ton coeur lui appartenait. il lui appartient toujours. brisé par ses mots. brisé par ce qu'il ne dit pas. brisé par cette froideur et ce regard. tu n'y comprends rien. ou peut-être que tu n'as simplement pas envie de comprendre. tu n'es pas prête, monroe. pas encore prête à accepter cette évidence. tj, il est l'homme de ta vie. ton destin. ton âme-soeur. le père de tes enfants. de ton enfant. celui que tu te vois épouser. celui que tu aimeras jusqu'à ton dernier souffle. il n'y a jamais eu personne d'autre. il n'y aura jamais personne d'autre. mais il s'acharne à te repousser. il s'acharne à te faire mal. et cette fois, il a réussi à te vaincre. la victoire pour lui. les larmes s'échappent. tu ne peux les contrôler. parce que cette fois, c'est bien pire que sept années de silence. cette fois, c'est bien pire que l'ignorance. tu mens. tu souffles, tu soupires. tu en es persuadée. au plus profond de ton âme. un pas vers lui. la distance se creuse. ton gobelet de vin chaud que tu poses sur la table. je n'sais pas pourquoi tu fais ça. je n'sais pas pourquoi tu me mens. mais c'est exactement ce que tu fais. tu t'approches encore un peu. plus calme, cette fois. tu te sens vidée, monroe. tu n'as plus la force de te battre. tu ne l'as jamais eu, à vrai dire. naïve, peut-être. mais du moment où il t'a repoussé, tu ne t'es pas battue. sa décision. tu t'es pliée à ce qu'il voulait. tu n'aurais peut-être pas dû. parce que finalement, sûrement que vous formeriez une famille à ce jour. tj, toi et votre enfant. tj, toi, et cet embryon que tu portais à l'époque. j'te connais par coeur, tj. je suis sûrement celle qui te connait le mieux sur cette fichue terre. encore un pas. et cette fois, il n'y a quasiment plus rien qui vous sépare. plus aucune distance. plus rien. ton regard plongé dans le sien. les larmes qui coulent toujours. mais si tu veux jouer à ça, jouons. le ton se durcit un peu. faisons comme si rien n'avait jamais existé. faisons comme si notre histoire n'a simplement été cool que pendant le temps que ça a duré. faisons comme si tu voulais me voir épouser un autre. faisons comme si tu voulais me voir avec des gosses qui ne portent pas ton nom. ça te donne la gerbe, à toi. ça te donne envie de vomir que d'imaginer tout ça. d'ailleurs, c'est peut-être bien déjà le cas. qu'est-ce que tu en sais, après tout ? tu voudrais provoquer un électrochoc. tu voudrais qu'il se réveille, tj. qu'il arrête cette comédie incompréhensible. qu'il te dise enfin la vérité. et surtout, qu'il redevienne lui-même. amuses-toi bien. dernier mot. dernier regard. cette fois, tu t'éloignes. talons tournés.