aujourd'hui, c'était ton jour de date avec winona. genre toi, une date. t'en rigolerais presque. et puis.... cette winona, elle est bien sympa, mais t'as comme la nette impression qu'il va te falloir plus que trois dates pour la pécho. c'est un peu le but de ton deal avec james après tout. si au troisième rendez-vous il ne se passe rien, t'as bien peur de pas être payé. tu rages d'avance. t'es pas du genre à forcer. mais merde, t'es eliot fleming... toi t'es du genre à choper dès le premier rendez-vous. enfin, soyons honnête, c'est le vrai eliot qui chope au premier rendez-vous, pas ce débile que tu joues depuis quelques jours. aurevoir fringues troués. aurevoir les clopes... et surtout, oui surtout, aurevoir le sale vocabulaire, aurevoir les grossièretés. t'es là, devant ton miroir à t'admirer. finalement, tu trouves que les chemises te vont plutôt bien. tu te recules de quelques pas, t'admirant, sourire aux lèvres. les petites chaussures de villes qui vont bien, mais que tu détestes. - putain, mais quelle horreur... c'est quoi ces merdes... - que tu lâches en les enfilant. c'est james, ta nouvelle pote, que t'as rencontré dans un bar il y a quelques soirs, et soeur de winona, la fameuse, qui les a achetées. ouais, c'est elle qui t'habille le temps que tu remplisses le deal. n'empêches, celle là elle est complètement barrée de faire ça à sa soeur. une fois bien sapé, tu sors de chez ta soeur à la hâte avant qu'elle te voit habillé de la sorte. elle en mourrait de rire. puis tu te rends à la boutique de fleurs dont ta propre est la propriétaire depuis des années. puis, tu lui demandes qu'elle te fasse un bouquet... elle est tellement perchée qu'elle ne prend même pas la peine de te demander ce qui t'arrives. depuis quelques jours, depuis le début de ce deal, tu l'aides à la boutique. oui oui, toi. au début, elle pensait que c'était une blague. elle pensait que tu voulais de la tune de sa part. ouais mais non. tu voulais juste apprendre. te mettre dans la peau du personnage. à fond. tu sais pas faire les choses à moitié. alors oui, t'as trouvé cette excuse... 'maman... faut bien que quelqu'un reprenne le flambeau quand tu seras plus capable de...'. elle avait pas très bien prit la remarque. mais elle avait acceptée. après tout, ça lui faisait plaisir de passer un peu de temps avec toi. et toi, t'étais au bout d'ta vie durant ces quelques jours passé à la boutique. quelle idée de lui avoir dit que t'étais fleuriste. bon, c'est sur que ça passait mieux que 'sans emploi'. fleuriste, ça faisait romantique non ? bouquet parfait. merci maman. puis tu te barres vite pour te rendre chez la demoiselle. une fois garé devant chez elle, tu prends le temps de t'en griller une vite fait, parce que ça va te manquer durant toute une journée. toi qui allume clope sur clope. tu la savoures. tu prends ton temps. puis, tu l'écrases... et comme un bon petit employé qui respecte son job, t'avais pensé au déo. tu t'en asperges une bonne dose. un peu trop même et tu te rend enfin à sa porte. bouquet de fleurs caché dans le dos, tu te racles la gorge doucement puis sonne et te recoiffe vivement avant qu'elle ouvre. t'es pas serein, mais pour te ressaisir, tu penses fric. fric. fric.