the rest of the world was black and white but we were in screaming color and I remember thinking are we out of the woods yet? are we in the clear yet?
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Les feuilles craquent, grésillent sous ses pas. Un après l'autre, ses pieds touchent le sol dans une danse frénétique qui est connue et habituelle pour l'être humain. une qui se fait sans avoir à consulter le cerveau. La marche ne fait qu'être aussi naturelle que la respiration, les jambes avancent, droite, gauche, jusqu'à atteindre l'endroit désiré par sa vue, jusqu'à être sortie de la zone de base, d'origine. La température est assez clémente pour un mois de décembre, la neige au sol semble avoir de la difficulté à perdurer, le beau temps la rendant éphémère, mais ne l'est-elle pas toujours? Elle s'en va au printemps, toutes les années, et les flocons tous unique, ne sont plus au sol. De nouveaux tombe l'année suivante. Comme le cercle de la vie, la température évolue, change et se modifie avec les années. Bloominburg est encore sous les feuilles oranges et rouges, surtout dans la forêt, les sapins empêchant la neige de s'accumuler au sol. Elle est présente pourtant, de larges flocons dansant dans les airs et se posant sur les épines des sapins, sur leur écorce, mais pas au sol, jamais sur l'épaisse couche de feuilles mortes qui plonge le sol de la forêt dans un univers féérique et automnale. À quelque part, Giuliet espère voir l'épaisse fourrure blanche, espère que le temps passera vite, ne se fera pas patienter comme les autres années d'avant, poursuivra un chemin plus rapide. L'hiver n'est pas sa saison préféré, certes, la mélancolie des célébrations semble la gagner cette année. Surtout au vu de ce que la ville met en place pour les villageois. Ses pensés se perdent dans cette course aux décorations, dans ses festivités qui donneront un nouveau souffle à sa ville natale qu'elle chérie.
Le soleil à l'horizon est perceptible à travers les nuages, pourtant, le gris surplombe toute la vision jaune et orange de cette boule de feu qui flotte dans l'univers. Elle est coupé par des bruits de pas, par une branche qui craque tout près d'elle. Ses sens sont aiguisés, elle regarde autour comme devenu attentive à cette présence qui se cache entre les arbres, qui l'a bien sûr repéré. Sa nuque le sent, des frissons la parcours, comme si des yeux l'observaient. "Qui est là?" Demande-t-elle, sachant que les bois de Dover Woods ne sont pas énormément fréquenté. Surtout hors sentier.

Évitant l'attaque cardiaque de tout près, la jeune Arcardi se retourne la main sur la poitrine qui se soulève, montrant sa détresse absolue en voyant quelqu'un surgir derrière elle, les mains dans les airs pour montrer qu'il n'est pas là pour attaquer ou faire du mal. Des chasseurs se trouvaient-ils dans ses bois? Elle n'en savait strictement rien, Giuliet. Elle venait là depuis sa thérapie, l'air de la nature lui faisait un grand bien et Dover Woods se trouvait assez près de sa nouvelle demeure pour qu'elle décide de faire de longues balades à pieds. Sauf bien sûr, qu'elle en oubliait parfois de s'en tenir sentier qui se tenait là pour une raison. Forcément, suivre les conseils de la garde forestière constituait probablement une bonne idée. Mais qui de nos jours suivaient les règles à la lettre, n'osait pas, ne serait-ce que pour un cours instant, enfreindre l'interdit pour un peu d'adrénaline, de puissance, de dérision?
L'air frais qui caresse son visage laisse derrière lui la vision de l'homme qui se tient devant elle. Giuliet, native de Bloominburg, reconnaissait à travers lui quelques traits, sans pour autant pouvoir mettre un nom sur son visage. Qui sait, peut-être l'avait-elle croisé en ville, ou bien avaient-ils fréquenté la même école? Son père pourrait sûrement l'éclaircir s'il serait présent. Mais Giuliet qui n'a pas une bonne mémoire visuelle - ou tout court - depuis la thérapie et ce qui l'a précédé, se dit que les probabilités qu'il ne la connaisse pas sont tout aussi élevé et à son avantage. "Non ça va, ne vous en faites pas. Je me suis laissé emporter hors sentier. Je n'ai pas l'habitude." Dit-elle avec un léger rire, replaçant une mèche derrière en oreille avec un sourire doux. "Giuliet." Son prénom, qu'elle lance avec aise. "Heureuse de savoir que vous n'êtes pas un chasseur ou un ours!" Elle se met à rire de nouveau pour détendre l'atmosphère, parce que, oui, elle aurait forcément eu une attaque cardiaque à voir une bête surgir derrière elle. Encore pire pour un chasseur qui l'aurait prise pour Bambi.

Il se veut rassurant, avec un équilibre à sa voix, à son être qui est perceptible malgré la distance et le fait qu'ils sont inconnus, du moins, c'est ce qu'elle croit dans le fin fond de sa mémoire. Giuliet n'a pas l'habitude de rencontrer milles et unes personnes, de retenir des noms. Alors il lui échappe, ne semble pas avoir marqué son esprit volatile, qui change trop souvent son cap, flotte sur des idéologies, sur des rêves autres, sur ses songes, ses soucis, tout sauf ce sur quoi son cerveau est censé se concentré. Son manque de communication avec toute personne humaine - plante comprise - après sa thérapie n'a pas aidé à la rendre parfaitement sociable en société. Elle prend sur elle la plupart du temps pour ne pas déballer son histoire, la femme tente de garder un certain côté secret sur son intimité, tout de même.
"Vous ne semblez pas si poilu que ça, je vous rassure." Dit-elle sur le ton de la moquerie en rattrapant la conversation, maintenant beaucoup plus à l'aise que quelques secondes plus tôt. Il avait de l'humour, un trait important, qui n'aime pas rire après tout. Son discours sur le danger dans les bois est raisonnable et fait trop de sens pour qu'elle ignore ce qu'il dit. Bien sûr, que s'aventurer comme une idiote qui n'y connait rien, n'aiderait pas sa cause. Savoir en plus qu'elle ne risquait pas de se faire entendre, la joie n'est pas présente sur son visage quand elle réalise. Certes, elle se met à rire, car effectivement, Samuel - comme il avait dit plus tôt - était venu à sa rescousse. "Vous faites chevalier de profession?" Dit-elle en riant un peu plus. "J'avoue que je me suis lassé de voir les mêmes paysages. J'adore la nature, mais je n'ai pas bonne mémoire." Avoue-t-elle avec un brin de doute dans la voix, audible à travers le rire. Explorer encore et toujours, voilà son objectif.