ça fait quelques jours qu'on est arrivé ici, dans cette petite ville de bloominburg, bien sûr si on avait pu on serait resté à los angeles, ça aurait été pas mal, ça voudrait dire que pat n'est pas blessé, mais bon c'est joli ici, c'est simplement les circonstances qui font qu'on s'en serait bien passé. ça fait quatre mois que mon ventre s'arrondi, quatre mois que je porte l'enfant de pat et en y réfléchissant je me dis que ce serait agréable de voir grandir notre enfant dans cet environnement.
aujourd'hui, comme j'ai fait hier et comme je ferais demain, je prends ma voiture direction le centre hospitalier de la ville, je vais rejoindre mon amoureux, il s'est blessé il y a peu, il a été envoyé ici, il paraîtrait qu'ils y a le meilleur service de soin orthopédique du pays alors sans hésité on a suivi les conseils, on voulait le mieux. Je quitte la chambre du motel où je vis pour le moment, j'ai bien fait de ne pas prendre trop de congès, ça me permet de passer un peu de temps ici, en plus, je vais bientôt avoir droit à mon congés maternité alors je suis prête si pat doit rester plusieurs mois ici. j'espère juste que ça va pas durer trop longtemps, je vais vraiment avoir besoin de lui à un moment, ça risque d'être compliqué quand je serais enceinte jusqu'aux dents.
j'arrive enfin devant l'hôpital et je connais le chemin par coeur jusqu'à sa chambre, j'y suis tout les jours de 12h à 20h, heures de visite autorisées. Je salue les infirmières et aides soignantes qui sont dans les couloirs, ils me connaissent à force au SSR. j'arrive devant la porte de pat, je toque, on ne sait jamais si il y a un médecin ou quoi que ce soit, puis j'entends sa voix qui me dit d'entrer, j'ouvre la porte affichant un large sourire. je souris à chaque fois que je le vois de toute façon, c'est bien simple. "bonjour mon amour" je m'approche de lui, l'embrasse doucement enroulant mes bras autour de son cou. "tu as bien dormi ? je t'ai ramené des petits trucs à grignoter et à boire" bossant dans un hôpital je savais à quel point ça pouvait être fade et incipide ce qu'on y servait.

joe & pat;
je culpabilise. les accidents sont des choses qui arrivent, mais ça aurait été pas mal d'éviter cette complication. tout allait bien. joe est tombée enceinte et nous avons emménagé dans une maison loin de l'agitation de los angeles. nous n'avons même pas eu le temps de profiter de notre nouveau foyer, que nous avions pris la route jusqu'à bloomnburg. suivre les conseils de mon chirurgien. nous n'étions pas très emballés à l'idée de venir dans le new hampshire. c'est quand même à l'autre bout du pays, mais nous n'avions pas eu le choix. joe a fini par me convaincre qu'il fallait le faire et comme toujours, elle a su me rassurer. malgré tout, cela ne m'empêche pas d'avoir des nuits courtes. et même si voir le soleil se lever à travers la fenêtre de ma chambre, me rappelle que j'ai une fois de plus peu dormi, je retrouve instantanément le sourire quand joe entre dans le chambre. l'air pas très réveillé mais ravi, je tends le bras pour qu'elle s'y agrippe et je l'attire vers moi. assise sur le lit, je me redresse pour mieux cueillir ses lèvres et caresser son ventre. "bonjour mon amour, tu as bien dormi ?" tu n'as pas besoin de dire grand chose pour qu'elle comprenne d'elle-même que ça n'a pas été le cas, mais tu te veux rassurant et tu souffles doucement, alors qu'elle te parle de gourmandises apportées dans son sac. "et toi ? ça a été ?" ça te rend fou de la savoir dans un motel, bien que ça soit un bon établissement, tu aimerais que joe soit ailleurs car elle doit avant tout se reposer. "j'ai appelé gregor hier soir. il m'a envoyé quelques contacts pour des maisons à louer. il est hors de question que tu dormes une nuit de plus à l'hôtel ! il va arriver dans la matinée et fera les visites avec toi." j'ai bien conscience qu'elle va rechigné, mais je lui fais comprendre qu'elle n'a pas le choix. vous ne savez pas vraiment combien de temps vous aller rester ici, alors autant se mettre à l'aise. tu tends ton bras de libre vers la table de chevet pour y agripper ta tablette et tu rouvres le mail de ton agent pour lui montrer les photos des maisons.

@joe darieu

C'est bon de le voir, ça fait du bien. C'est dur parfois, quand je me couches dans les draps et que la seule chose que je peux serrer contre moi et l'oreiller, alors je ferme les yeux et j'imagine que c'est lui que je serre, j'imagine son souffle contre ma joue, je me surprends même à poser un baiser sur l'oreiller et à ce moment là je me sens bête, j'imagine que pat le sentira mais je suis sûre que ce n'est pas le cas. Je hausse les épaules, c'est sûr que je dormirais mieux à la maison, dans les bras de mon amoureux mais je fais mine que ça va "ça va..." je ne sais pas lui mentir "tu me manques le soir", et tout le reste du temps ou je ne suis pas avec lui mais j'ai pas le choix, il faut bien que je m'y fasse. "mais non faut pas que tu t'en fasses, je suis juste à côté de toi au moins et puis les chambres sont plutôt pas mal, le ménage y ai fait tout les jours et la literie est plutôt confortable" évidemment je le rassure comme je peux, je sais ce qu'il pense, je sais qu'il a peur pour moi et le bébé, il voudrait que j'ai tout le confort nécessaire pour être bien, mais je suis bien, en plus je ne suis même pas obligée de faire le ménage, il y a quelqu'un pour ça et avec mon ventre qui commence à vraiment s'arrondir vraiment je savoure. Il me montre le mail et je secoue la tête "c'est pas la peine, on verra quand on saura exactement combien de temps tu restes" j'affiche un sourire, il sait que quand j'ai une idée dans la tête je ne l'ai pas ailleurs, ça sert à rien d'essayer de me convaincre de trouver un logement, mais j'ai eu la chance de trouver un motel à moins de 500 mètres de l'hôpital, je préfères vraiment rester ici, au moins je suis au plus près de lui.

joe & pat;
joe me manque ne serait-ce qu’une heure. alors une nuit…c’est une épreuve. cela fait du bien d’être au matin, de pouvoir une fois de plus sentir sa présence à mes côtés. elle est comme un soleil qui réchauffe sitôt mon coeur. telle une vague de bonheur qui fait oublier la douleur et la peur. mon bras autour de sa taille, c’est avec tendresse que je caresse son ventre de mon pouce. il me tarde de rencontrer notre enfant, mais il est d’abord question de la découvrir enceinte. et ça, ce sera tout aussi merveilleux et magnifique. ma joue contre son bras, je lui annonce que gregor est en route et qu’elle n’a pas vraiment le choix. ce soir, elle logera dans une maison. son petit ça va… me laisse perplexe quant au déroulé de sa dernière nuit. ’’tu me manques le soir.’’ elle n’a que dire, que faire, je suis déjà décidé. elle ne dormira plus à l’hôtel. et j'ai anticipé cette distance qui lui serait insupportable. celle de me savoir encore plus loin d’elle. il y a même une maison proche de l’hôpital. à cinq minutes à pieds. ’’ce n’est pas la peine, on verra quand on saura exactement combien de temps tu restes.’’ son sourire me fait fondre, entraine le mien. ’’on le saura dans la matinée, le chirurgien va venir d’un moment à l’autre.’’ j’ai été opéré il y a deux jours et vous n’avez pas clairement eu le compte rendu. c’est aujourd’hui que ça se décide. le temps total de ma rééducation. le temps de convalescence. absolument tout ! ’’mais avant que gregor débarque ou que le doc arrive, j’aimerai bien profiter d’toi mon amour.’’ je glisse ma main sous son haut pour y sentir sa peau. douce, chaude. ma bouche venant cueillir la sienne pour l’embrasser encore. je l’aime tellement si fort ce bout de femme.

@joe darieu